A cette époque régnait aussi une grande incertitude sur l'identification
des plantes utilisées en thérapie par les célèbres médecins du passé. Les
erreurs et les fraudes étaient fréquentes, causant des dommages très graves à
la santé publique. Ainsi, ces jardins d’étude des plantes représentaient-ils le
lieu idéal pour apprendre à reconnaître les véritables plantes médicinales. De
fait, les premiers jardins botaniques voient le jour en Europe.
C’est ainsi qu’au cours du XVIIe
siècle, la botanique commence de se séparer de la médecine. Pour autant, la
botanique reste encore descriptive. La mode est aux voyages naturalistes, bien
souvent menés par des religieux, en marge de leur mission d’évangélisation. Parmi eux, un italien originaire d’une famille noble de Savone, Paolo Boccone.
Parallèlement en Europe, les nouvelles techniques
permettent d’atteindre de nouvelles échelles d’observations très fines,
notamment grâce aux améliorations apportées à la microscopie. De sorte que, dès la seconde moitié du XVIIe siècle,
cette nouvelle instrumentation va permettre le développement d’une démarche
scientifique aux prémices de la science moderne. Parmi les précurseurs de l’utilisation du microscope en botanique, le Britannique Nehemiah GREW (1641-1712) est considéré,
avec l’Italien Marcello MALGIPHI (1628-1694), comme le fondateur
de l'anatomie végétale. Médecin à Londres (diplôme de l’Université de Leyde) et
membre de la Royal Society, il en devient, en 1677, le secrétaire et dirige sa
publication, Philosophical
Transactions, revue qui continue de publier au XXIe. Ses travaux et écrits
sont rassemblés dans The
Anatomy of Plants (1682)
La botanique reprenant un aspect plus théorique, il s’agit à présent de
trouver un système de classification universelle car le nombre de plantes
décrites augmente de façon considérable, de même que les flores. Si des
ébauches ont été initiées par les botanistes dès la fin du XVIe, les critères
s’affinent dès la deuxième moitié du XVIIe, on commence à différencier mono- et
dicotylédones, de formes de fruits, des tiges, des feuilles…
Ainsi, la botanique redevient une science théorique et un célèbre médecin botaniste suédois propose une classification du vivant sur la base de ces nouvelles connaissances. Reprenant la délimitation des genres de Tournefort, Carl von Linné (1707-1778) développe un système de nomenclature binominale, diffusé dans les années 1760 et qui perdure encore de nos jours, basant la classification des plantes sur la morphologie florale.
Paolo BOCCONE - MUSEO DI PIANTE RARE
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