Cette science de l’observation se développe particulièrement en Europe
du Nord, sous l’impulsion des botanistes tels que Dodoens, Lobelius ou Clusius (ces deux derniers d’origine française) qui commencent à publier herbiers et
flores illustrées. Parmi les plus fameux catalogues, on peut citer ceux
conservés dans les bibliothèques insulaires.
Tous
ces auteurs, on le voit, sont des médecins et nomment les plantes comme ils
l’entendent, à leur guise, y
compris celles qui sont déjà connues. Il en résulte une véritable confusion. Pour chaque plante, il y a bientôt autant de noms que d’auteurs.
Ces catalogues, imprimés dans de nombreuses langues et en grande quantité,
constituent finalement des listes impressionnantes de plantes médicinales et de
leurs vertus. Par exemple, l’Historia
plantarum de Bauhin décrit 5226 plantes et contient 3426 figures (dont certaines
reprises de Fuchs), celle de Gessner
De même, Hieronymus Bock, prend des notes et récolte des échantillons qu’il réintroduit dans son jardin pour mieux les observer. Il ne se contente donc plus de recopier Pline ou Dioscoride mais s’essaye à une première classification en plusieurs groupes des 8000 plantes qu’il a décrites. En 1601, Clusius compile toutes ses observations botaniques dans son Rariorum plantarum historia, avec 1135 figures et un classement en arbres, arbustes, bulbeuses, selon les odeurs, activités narcotiques ou venimeuses, fougères, graminées, légumineuses, champignons… Lobelius ébauche une classification des 1450 plantes illustrées dans son Plantarum seu stirpium, véritable flore des Cévennes et environs de Montpellier. Enfin, Dodoens en 1583, dans son Stirpium Historias, tente de présenter les plantes non pas selon un ordre alphabétique mais en partant des herbes et en terminant par les arbres. Il est ainsi considéré comme un des pionniers de la classification systématique.
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