Exposition 2021

Botanique

De la littérature botanique à la réalité des jardins

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3- De l’observation à la description, renaissance d’une science 

A la suite de la découverte de nouvelles flores, européennes et exotiques, de nombreux catalogues de plantes médicinales voient le jour tout au long du XVIe siècle. Portée par Fuchs notamment, cette nouvelle conception de la connaissance des plantes, se développe jusqu’au milieu du XVIIe. La botanique devient une véritable science de l’observation. 

Toutefois, ces médecins sont aussi des voyageurs et herborisent les contrées qu’ils traversent. Ils observent particulièrement les plantes et initient les premières ébauches de classifications, sommaires pour la plupart, dix-huit siècles après Théophraste… 
C’est le cas du Lyonnais Jacques Daléchamps, considéré comme l’un des plus érudits des botanistes du XVIe siècle. Excellent praticien, il est aussi un érudit philologue et un botaniste réputé. 
En 1552, il participe à l’édition, chez B. Arnoullet, d'une traduction de Dioscoride par Jean Ruel. De même, il traduit Pline ou Théophraste (traduction restée manuscrite). Mais il est surtout connu à travers l'Historia, imposant ouvrage publié chez Guillaume Rouille en 1586. L’édition conservée à Ajaccio date de 1615. Elle contient la description de plus de 3000 plantes et présente 2700 gravures et illustrations, avec un texte reprenant toutes les anecdotes et vertus médicinales répétées depuis l’Antiquité.

De même, Hieronymus Bock, prend des notes et récolte des échantillons qu’il réintroduit dans son jardin pour mieux les observer. Il ne se contente donc plus de recopier Pline ou Dioscoride mais s’essaye à une première classification en plusieurs groupes des 8000 plantes qu’il a décrites. En 1601, Clusius compile toutes ses observations botaniques dans son Rariorum plantarum historia, avec 1135 figures et un classement en arbres, arbustes, bulbeuses, selon les odeurs, activités narcotiques ou venimeuses, fougères, graminées, légumineuses, champignons… Lobelius ébauche une classification des 1450 plantes illustrées dans son Plantarum seu stirpium, véritable flore des Cévennes et environs de Montpellier. Enfin, Dodoens en 1583, dans son Stirpium Historias, tente de présenter les plantes non pas selon un ordre alphabétique mais en partant des herbes et en terminant par les arbres. Il est ainsi considéré comme un des pionniers de la classification systématique.  

A la fin du XVIème siècle, la nécessité d’établir des synonymies s’impose. 
Car cette compilation n’apporte pas grand-chose à la botanique théorique, c’est-à-dire à la connaissance des plantes pour elles-mêmes, s’affranchissant de leurs utilités médicinales. 
Et la botanique va réellement prendre un tournant scientifique grâce à l’art de décrire et nommer les plantes et aux nouvelles techniques d’observations, de plus en plus fines.