Exposition Botanique

BOTANIQUE

De la littérature botanique à la réalité des jardins

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LA BIBLIOTHEQUE PATRIMONIALE

2-Le pouvoir de la médecine et des plantes 

Durant près d’un millénaire, les plantes furent nommées et décrites selon les traités antiques. De fait, le mot botanica apparaît vers l’an mil, pour désigner la branche de la médecine chargée d’étudier les plantes médicinales. La botanique est alors également appelée l’étude des « simples » car chaque plante donne un seul type d’extrait médicinal. 

Il en est de même en Italie, où Andrea Bacci (1524-1600) est médecin et professeur de botanique à Rome. Il est l’auteur d’un ouvrage peu commun sur le Tibre et les qualités de ses eaux, qui deviennent à partir de 1540 un objet de débats médicaux à Rome. Les médecins dialoguent avec l’autorité pontificale et les pouvoirs urbains au sujet des projets visant à redessiner le parcours du fleuve ou les réseaux d’approvisionnement en eau potable de la ville. 

Acteur majeur de ce débat, Andrea Bacci s’adresse au Sénat Romain dans cet ouvrage dont l’exemplaire conservé à la Bibliothèque Patrimoniale d’Ajaccio est la seconde édition. Il met en lumière la culture médicale, à partir d’une relecture d’Hippocrate, remettant au centre la relation entre l’homme et son environnement. Cet ouvrage peut apparaitre en quelque sorte comme l’un des premiers traités d’écologie ! 

De fait, au XVIe siècle, la technique de gravure connaît des améliorations et s'affine, de nombreux artistes de talent apparaissent. A partir de 1530, l'illustration réaliste devient la norme, et une attention particulière est désormais portée aux gravures dans les ouvrages postérieurs. Les pères de la botanique allemande, Otto Brunfels (1489-1534), médecin à Berne, Hieronymus Bock (1498-1554) dit Tragus, prêtre et médecin auprès du duc de Zweibrücken (Deux-Ponts) et Leonhard Fuchs (1501-1566), professeur de médecine à Tübingen, s’appliquent à reproduire le plus fidèlement possible les plantes médicinales décrites. Les œuvres majeures de ces trois grands botanistes sont conservées à la Bibliothèque bastiaise. Ainsi, l’Herbarium vivoeicones (1530) d’Otto Brunfels, le De stirpium (1552) de Tragus, et le De historia stirpium commentarii insignes (1542) de Leonhard Fuchs, enrichissent de leurs illustrations réalistes les étagères de la bibliothèque patrimoniale de Bastia.

Leonhart Fuchs, médecin et universitaire, est principalement connu pour son herbier médical, De historia stirpium commentarii insignes, ouvrage novateur imprimé pour la première fois à Bâle en 1542. Véritable succès éditorial, il présente une très riche illustration, composée de plus de 500 gravures sur bois, représentant des plantes pour la plupart médicinales, originaires d’Allemagne ou du Nouveau monde. L’ouvrage, rédigé en latin, s’ouvre sur un glossaire qui précise la définition des termes spéciaux employés dans le texte.  Trois index, en latin, en grec et en allemand complètent l’organisation alphabétique du texte et permettent d’établir une relation claire entre le nom des plantes, leur description et leur représentation.

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