Exposition Médecine

Le XVIIe et XVIIIe siècle

 se caractérisent par la multiplication des expériences et de nombreuses découvertes dans différents domaines. On cherche notamment à obtenir des mesures précises. Santorio (1561-1636), en se livrant à diverses expériences de mesure, montre l’existence de la perspiration insensible (évaporation par les pores de la peau). Il essaye aussi l’utilisation d’un pulsomètre pour observer la fréquence du pouls (depuis l’Antiquité, on le mesurait avec le doigt) et procède à la première application du thermomètre sur l’homme. L’échelle de Celsius, toujours utilisée aujourd’hui, est introduite en 1742. Les premiers microscopes, à une seule lentille, sont réalisés au Pays-Bas à la toute fin du XVIe siècle. Antoine van Leeuwenhoek (1632-1723), un drapier, est le premier à observer les globules rouges, tandis que Marcello Malpighi (1628-1694) décrit différents organes et tissus de l’organisme.

Mais la découverte la plus célèbre du XVIIe siècle est sans doute celle de la circulation du sang par William Harvey (1578-1657). Les découvertes relatives à la circulation sanguine mènent également à une meilleure compréhension di système respiratoire au XVIIIe. L’oxygène est découvert peu après par Joseph Priestley (1733-1804) et Antoine Lavoisier (1743-1794). Ce dernier constate par diverses expériences la nécessité pour les êtres vivants de disposer d’oxygène (dont il mesure aussi la quantité dans l’air atmosphérique par rapport à l’azote). Il présente en 1777 la respiration comme une consommation d’oxygène et un rejet de gaz carbonique. Il envisage également une combinaison entre sang et oxygène dans les poumons. Cette hypothèse est reprise et élargie par Lazzaro Spallanzani (1729-1799) qui constate que la consommation d’oxygène et le rejet de gaz carbonique s’effectuent dans toutes les parties de l’organisme.


Cependant, une personnalité originale émerge : Paracelse (1493-1541). Celui-ci s’oppose à la médecine traditionnelle et défend un système fondé sur les liens entre l’homme et le cosmos ; connaitre l’un permet de comprendre l’autre. Rejetant la théorie des humeurs, il lui oppose l’idée d’une action chimique des organes (chaque organe séparant le pur de l’impur) ; la maladie provient donc du dysfonctionnement d’un organe. Selon lui, le semblable soigne le semblable (et non son contraire comme le voulait Galien). Paracelse et ses disciples introduisent une série de nouvelles substances, en particulier minérales, dans la pharmacopée ; les médicaments sont le résultat de préparations chimiques minutieusement dosées.</p>

                                

La méthode scientifique :

Au XIXe siècle, la médecine fait des avancées décisives et pose les bases de la médecine actuelle. En France, depuis la Révolution, l’enseignement théorique est couplé à l’enseignement pratique dans les hôpitaux. Ces derniers ne sont plus, comme au siècle précédent, des hospices où les miséreux vivent entassés, mais deviennent au contraire le lieu dans lequel la médecine progresse. Les médecins comparent soigneusement les symptômes cliniques, les lésions organiques (autopsie, examen des organes et des tissus). Cette méthode dite anatomoclinique  va permettre d’individualiser chaque maladie. Dès le début du siècle, l’examen clinique du malade connait une amélioration technique importante : René Laennec (1781-1826) invente le stéthoscope en roulant un papier en cylindre afin de mieux entendre les bruit de la cavité thoracique (l’examen se faisait jusque-là de manière directe oreille contre torse). Bientôt, le stéthoscope devient un cylindre de bois et au milieu du XIXe siècle, il est adapté pour les deux oreilles.

Dans les laboratoires, les recherches biologiques se développent grâce aux améliorations apportées aux microscopes entre 1820 et 1840.Ainsi on découvre que les tissus vivants sont composés de cellules. Sur cette base Rudolf Virchow (1821-1902) découvre le phénomène de production des cellules et leur rôle tant dans le développement de l’embryon que dans celui des tumeurs. Le microscope permet l’une des plus grandes découvertes de ce siècle : les micro-organismes (microbes ou petite vie). Au XIXe siècle, les maladies infectieuses étaient fréquentes et un grand nombre de patients opérés ou de jeunes accouchées décédaient à l’hôpital sans que l’on comprenne ce phénomène. C’est Louis Pasteur (1822-1895) qui va mettre en évidence le rôle des micro-organismes comme agents infectieux. Il démontre qu’à chaque maladie infectieuse correspond un germe. Pasteur découvre également un procédé de chauffage permettant d’annihiler les ferments indésirables du lait (la pasteurisation) et surtout le fait qu’inoculer des souches atténuées protégeait de la maladie (vaccination) !

Désormais, et particulièrement suite aux travaux de Robert Koch (1843-1910) les germes sont identifiés comme causes de maladies. Il s’agit dans un premier temps des bactéries (ou bacilles quand ils sont de formes allongée). Koch (partageant le mérite avec Pasteur de fonder la science de la microbiologie) découvre les bacilles de la tuberculose (1882) et du choléra (1883). D’autres bacilles sont identifiées à cette époque : la lèpre (par Hansen, 1873) ; la fièvre puerpérale (par Pasteur, 1879) ; le tétanos (par Nicolaier, 1884) ; la peste (par Yersin, 1894) et la syphilis (par Schaudinn, 1905)


Le Filtre Chamberland, inventé en 1884 par Charles Chamberland (1851-1908) un collègue de Pasteur permet de retenir les bactéries par le moyen d’une bougie de porcelaine poreuse. L’année de sa conception, il permit de filtrer l’eau des bactéries de la fièvre typhoïde. 

Les Virus sont isolés à partir de 1890 : ceux de la fièvre aphteuse (par Löffler et Frosch, 1897), la rage (par Remilinger, 1903 - Pasteur avait cependant déjà découvert l’immunisation en 1885), la variole, la grippe, la varicelle, la rougeole…

Antisepsie et asepsie :

Avant même la découverte des micro-organismes étaient nées les notions d’antisepsie et d’asepsie. L’antisepsie (pour tuer les bactéries déjà présentes) est développée par le chirurgien anglais Joseph Lister (1827-1912) : il impose la propreté et le lavage des mains, il utilise du phénol pour tremper les instruments et panser les plaies. Cependant, il fallut du temps pour que le monde médical accepte ces nouvelles idées. Par la suite, les méthodes s’améliorèrent et se précisèrent ; tout le matériel est stérilisé par des niveaux de température supérieur à 100° ou par ébullition. On arrive de la sorte à l’asepsie (préventive, elle empêche la contamination)</p>

Anesthésie :

En 1846, aux Etats-Unis, on utilisa pour la première fois avec succès des vapeurs d’éther pour endormir un patient. Le Chloroforme fut peu après introduit, notamment pour apaiser les douleurs de l’accouchement. La technique de l’anesthésie permit au chirurgien d’opérer dans de meilleures conditions et d’éviter aux patients de prendre des drogues.  

Le XIXe siècle a érigé la médecine au rang de science moderne. Depuis la fin de ce siècle, les découvertes biologiques, techniques, pharmaceutiques se sont multipliées (les rayons X, l’électrocardiogramme, les antibiotiques, les greffes d’organes, la chimiothérapie en sont des exemples) et de nouvelles disciplines ont pris leur essor (psychiatrie, génétique, cardiologie, etc…). Plusieurs maladies contre lesquelles les Anciens n’avaient aucun recours ont été éradiquées…

L’histoire de la médecine raconte tout simplement l’histoire de l’humanité et sa volonté de mieux-être et de vivre mieux !